Les Samadhi du Samedi | Ep.12

Les Samadhi du Samedi | Ep.12

Les Samadhi du Samedi – Découpler le couple

Les relations entre hommes et femmes reflètent le profond état de recherche dans lequel l’humanité se trouve de nos jours. La cartographie des relations de couples, le rôle de chaque partenaire, les échanges inter générationnels évoluent à un rythme qui dépasse souvent notre capacité d´adaptation.
 
Cette mutation soudaine est peut-être comparable à l´effroi que certaines populations ont ressenti lors de la découverte de nouveaux continents, l´apprentissage de nouvelles coutumes, langues, religions. Dans cette terre, dont la circonférence nous échappe, certains souhaiteraient que rien ne bouge et d´autres croient qu´il faut démolir pour construire du neuf.
 
A force de nous identifier de plus en plus aux soubresauts de notre mental, à la course frénétique de la consommation, nos relations ne sont pas ancrées dans l’Être et se transforment donc en source de souffrance, dominées par la compétition, les rivalités et les conflits.
 
Les relations de couples qui s´accrochent aux schémas du passé se voient confrontées à l´échec ou à la souffrance. Si nous attendons d´une relation qu´elle nous rende pleinement heureux, nous courons à l´échec. Si nous comprenons qu´elles sont la porte qui nous donne accès à la prise de conscience, elles peuvent nous apporter la paix intérieure que le monde recherche.
 
Un nombre croissant de personnes qui formèrent un couple vivent actuellement seules ou en familles monoparentales parce qu’elles sont incapables d’établir une relation intime ou qu’elles ont acquis une phobie des conflits vécus dans leurs relations passées.
 
Beaucoup passent d’une relation à une autre, beaucoup d’autres encore font des compromis et persistent à vouloir rester ensemble dans une relation dysfonctionnelle au sein de laquelle prédomine la négativité et la perte simultanée d´auto estime, de respect de l´autre. Elles cherchent à se convaincre d´agir ainsi «pour les enfants» par besoin de sécurité, par peur de l´opinion d´autrui, par habitude, par crainte d’être seules ou parce qu’elles sont devenues inconsciemment dépendantes de l’excitation que leur procurent les relations sado-masochistes, les rapports toxiques, la fructueuse, et parfois lucrative souffrance de la dépendance à autrui.
 
Toutefois, il est clair et nous savons que nous ne pouvons pas espérer avoir du thé sans feuilles.
 
Plusieurs alternatives sont de toute évidence accessibles à tous et à chacun en fonction de ses choix, plutôt que d’essayer d’échapper à un déroulement prévisible.
 
Continuer à poursuivre le fantôme du partenaire idéal qui doit prétendument solutionner tous nos problèmes ou nous combler ? Parer le partenaire de toutes les vertus ou défauts universels pour rester pris au piège d´une prétendue fatalité et d´une situation qui n´évolue pas et se détériorera ?
 
Chaque crise dans nos vies comporte une occasion unique de transformation qui ne peut se manifester que lorsque nous identifions, évaluons et reconnaissons tous les faits propres à une situation donnée. Tout comme la tasse de thé du disciple, le Maître Zen ne peut la remplir d´un savoir neuf que si elle est préalablement vide.
 
Reconnaître et accepter les faits engendre aussi un certain degré de libération par rapport à soi et à l´action que nous pouvons créer grâce à cette prise de conscience.
 
On ne maîtrise pas le brouillard qui se dissipe. On ne peut prendre refuge dans le bruissement de notre mental qui nous tiraille en tous sens. Nous ne pouvons pas nous transformer à volonté, ni transformer notre partenaire ou qui que ce soit. Lorsque une crise survient, elle est le signe qu´un élément jusque alors nié ou inconscient se met en lumière. Un facteur qui grâce à la dissonance qu´il produit, au manque d´harmonie qu´il met en évidence, crée une atmosphère de renouveau et de transformation.
 
Chaque fois que la relation avec notre partenaire ne fonctionne pas, qu’elle suscite de la colère, de la jalousie, une pulsion à avoir raison, un comportement de contrôle, un besoin d´amour et d´attention ou tout autre souffrance, c´est en reconnaissant et observant cette énergie, en lui permettant d´émerger de notre inconscience, sans réagir, en ménageant un espace au sein duquel la métamorphose peut se produire que la prise de conscience et l’amour peuvent trouver place.
 

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