Les Samadhi du Samedi | Ep.77

Les Samadhi du Samedi | Ep.77

Les Samadhi du Samedi – «NAMASTE» (*)

Aujourd’hui, 18 juin, la France et l’Europe commémorent l’appel qu’un seul homme, sans parti, sans millions et sans armes, lança à son peuple divisé, bâillonné et vaincu par l’invasion nazie.
« Tous les défauts, les retards, les souffrances n’empêchent pas que tous les moyens existent dans l’univers. Le destin du monde est là » (**)

Aujourd’hui, 81 ans se sont écoulés, la France et l’Europe se sont battues pour retrouver la paix et les démocraties dont elles jouissent et seuls survivent 1 des Compagnons de la Résistance et un membre du Commando français au Débarquement de Normandie pour nous redire l’enfer que furent ces années. Pour nous montrer que la paix, les libertés, les droits sont tout aussi ou plus fragiles que la santé et la monnaie.

Pour nous rappeler que la démocratie n’est pas un costume que nous pouvons rendre extensible à la taille de nos désirs, par ce que ce n’est pas un vêtement: c’est le corps lui-même, vivant, en croissance permanente d’une nation.
L’interconnexion des informations au niveau mondial nous permet de voir et de ressentir l’horreur que signifie pour un être humain de vivre privé des droits élémentaires dont nous jouissons sans les apprécier: Apprendre, s’éduquer, se déplacer, choisir notre partenaire, le nombre de nos enfants, exprimer nos pensées par tous les moyens, créer les chansons, poèmes, œuvres d’art, graffitis, films ou romans que l’inspiration nous dicte, ouvrir et fermer des comptes bancaires, acheter une maison ou conduire un véhicule, travailler dans ce que nous pouvons ou voulons faire, boire et manger seul ou ensemble, se baigner dans une même piscine ou prier ensemble ou ne pas le faire.

Des millions d’êtres humains, en particulier des femmes, sont morts et mourront sans avoir jamais pu faire l’une de ces actions simples que nous réalisons quotidiennement, comme des robots, sans les valoriser.
Les démocraties exigent des siècles de lutte et ont coûté des millions de vies. Comme la langue, elles suivent le rythme de la vie, s’adaptent, se réforment, mais se respectent et défendent par considération pour notre dignité humaine.

Certes, il nous incombe de réformer notre pays en profondeur, de tenir compte des souffrances de nos concitoyens et des injustices auxquelles ils sont si souvent soumis depuis des siècles. Après 500 ans d’espoirs déçus, de promesses non tenues et de rêves volés, nous devons agir et agir rapidement… rétablir un sentiment de respect, d’autorité, de justice et de responsabilité.

Nous avons tous des opinions différentes, nous pouvons les exprimer, les défendre, mais nous n’avons pas le droit d’insulter, d’empêcher tous ceux qui veulent contribuer à ces changements de s’exprimer. Au contraire, nous devons savoir comment ils veulent le faire afin qu’ensemble nous puissions choisir la société de demain que nous laisserons aux générations futures, comme acceptèrent de le faire qui, bien qu’ennemis irréconciliables surent unir leurs forces, car ils avaient appris que «Nous ne nous définissons pas par nos oppositions mais par nos trajectoires» (***)

Marie-France Cathelat
Psychothérapeuthe
Membre de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse

«NAMASTE» Terme sanskrit dont la traduction étymologique se rapproche de «Je reconnais l’essence en vous».
(**) Charles de Gaulle : Appel aux Français- 18 juin 1940 BBC Londres
(***) Michel Foucault – Philosophe Historien

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