Les Samadhi du Samedi – C’est tout cela, mon pays
En ces longs mois d’incertitude que la pandémie impose à l’humanité entière selon des modalités qui varient en fonction de la croissance du PIB et la conscience des droits individuels plus qu’en raison du bien de tous, comme il semble saugrenu, déplacé, hors de question de fêter, de parler, et même de souhaiter une heureuse Fête nationale ?
À ceux qui ignorent presque la langue officielle, ceux qui ne connaissent de l’Etat que l’usage que certains bureaucrates font régulièrement de leur spécificité, leurs coutumes, leurs couleurs de peau, ceux qui ne connaissent pas la ville ni les labyrinthes académiques mais savent écouter la nature, ceux qui vivent sans eau et sans école, ceux qui cuisinent au charbon et parcourent la puna à pieds sans sac à dos, où sont ils à l’heure des défilés et des feux d’artifice ?
En ce mois de Juillet où de nombreux pays célèbrent leur identité nationale, un nombre immense de familles au Pérou ne pourront ni danser, ni chanter, ni défiler pour croire un instant à des lendemains pleins de résilience, ou d’espoir. Mais ensemble, nous pouvons, comme le fit San Martín à Paracas partager la représentation d’un avenir plus juste pour les figures qui surgissent entre les couleurs du drapeau du sculpteur (*) et relire, pour mieux comprendre et aimer le Pérou, les mots du poète (**)
«mi país es claro y oscuro, mi país es tuyo, mi país es mío, mi país es de todos»
(*) «Las pieles de Carlos» : Oeuvre du Sculpteur Carlos Cornejo 2020
(**) Todo esto es mi país : Poème de Sebastian Salazar Bondy